Cette journée du 29 décembre 2024 marque un tournant décisif dans la 10e édition du Vendée Globe, alors que la flotte navigue dans les redoutables mers du Sud. Le duel au sommet entre Yoann Richomme et Charlie Dalin électrise la course, tandis que les positions se resserrent dangereusement dans le peloton de tête. Les skippers, confrontés aux conditions extrêmes de l’océan Austral, doivent composer avec des systèmes météorologiques complexes et une fatigue accumulée après plus de 50 jours de course en solitaire. Cette configuration promet une fin d’année palpitante pour les passionnés de course au large.
Yoann Richomme maintient sa première place avec 50,9 milles d’avance
À la barre de Paprec Arkéa, Yoann Richomme démontre une maîtrise remarquable dans cette dernière phase du Vendée Globe. Faisant écho à la bataille acharnée qui caractérise cette édition depuis son départ, le skipper conserve une avance de 50,9 milles sur Charlie Dalin.
Cette marge, bien que confortable, reste fragile face à la remontée fulgurante de Dalin sur Macif Santé Prévoyance, qui a grignoté 67 milles en douze heures. Les deux navigateurs, engagés dans un duel haletant au large des côtes brésiliennes, s’orientent désormais vers le nord-est, chaque mille parcouru pouvant s’avérer décisif.
Le podium complété par Sébastien Simon, plus rapide sur 24h
Sébastien Simon, à la barre de Groupe Dubreuil, confirme sa position de redoutable concurrent sur cette édition 2024. Le skipper, qui avait déjà démontré son potentiel dès les premières semaines de course, s’illustre par une performance remarquable avec un gain significatif de 82 milles nautiques sur Richomme lors des dernières 24 heures.
Une troisième place méritée
Actuellement positionné à 589 milles nautiques du leader, Simon exploite magistralement les conditions météorologiques complexes de l’Atlantique Sud. Sa capacité à maintenir des vitesses élevées, conjuguée à des choix tactiques judicieux, renforce sa position sur le podium provisoire de cette course au large.
Une bataille qui s’intensifie
Derrière lui, Thomas Ruyant sur VULNERABLE, malgré des soucis techniques persistants, occupe la quatrième position à 1308,4 milles nautiques. L’écart considérable entre la troisième et la quatrième place offre à Simon une relative sérénité pour se concentrer sur la chasse aux deux leaders.
Bataille serrée du 5e au 10e avec seulement 182 milles d’écart
La densité du peloton de poursuivants offre un spectacle haletant dans ce 49e jour de course. Sept skippers se livrent une bataille acharnée, naviguant dans un mouchoir de poche de 450 milles nautiques – une distance dérisoire à l’échelle du Vendée Globe.
Position | Skipper | Distance à la tête | Évolution |
---|---|---|---|
5 | Jérémie Beyou | 1652,4 nm | Stable |
6-7 | Paul Meilhat | 1720,2 nm | +1 |
6-7 | Boris Herrmann | 1734,6 nm | -1 |
Le duel particulièrement intense entre Paul Meilhat et Boris Herrmann illustre cette proximité exceptionnelle, avec un dépassement stratégique réalisé par le skipper de Biotherm entre les pointages de 11h et 15h.
Des avaries techniques impactent plusieurs concurrents
La navigation hauturière réserve toujours son lot de défis techniques aux skippers du Vendée Globe. Les conditions météorologiques exigeantes et la fatigue accumulée au fil des jours mettent à rude épreuve aussi bien les marins que leurs montures.
- Clarisse Crémer fait face à une situation délicate : une voie d’eau a endommagé ses deux ordinateurs de bord sur L’Occitane en Provence, compliquant significativement la gestion de sa navigation.
- Fabrice Amedeo, navigant sur Nexans-Wewise, a subi une chute dans le balcon avant, un incident qui rappelle les risques permanents de la navigation en solitaire.
- Yannick Bestaven lutte contre une avarie du système de barre, un problème technique particulièrement préoccupant qui pourrait compromettre sa progression dans la flotte.
Une météo changeante qui pourrait redistribuer les cartes
L’anticyclone de Sainte-Hélène déploie ses pièges au large des côtes brésiliennes, créant des zones de vent capricieuses qui pourraient bouleverser la hiérarchie. Les skippers en tête doivent jongler entre zones de molle et risques de grains, tout en préservant leurs batteries face aux multiples changements d’allure.
La navigation s’apparente à un jeu d’échecs où chaque décision tactique compte : les choix de route vers le nord-est s’avèrent déterminants, tandis que les fronts météorologiques dessinent une partition complexe que les marins devront interpréter avec finesse pour maintenir leur rang.
Dans ses articles, René aborde différents sujets liés à la mer, à la voile et à la culture maritime. Il partage également sa passion pour la photographie et les voyages à travers ses écrits.