Vendée Globe : Charlie Dalin maintient sa position de leader le 26 novembre

L’épopée du Vendée Globe 2023-2024 se poursuit avec une intensité grandissante en ce 26 novembre. Les navigateurs solitaires, lancés dans leur circumnavigation planétaire, livrent une bataille navale d’une rare intensité dans l’Atlantique Sud. Entre stratégies affutées et performances techniques remarquables, la flotte progresse à vive allure vers le mythique Cap de Bonne Espérance. Les IMOCA filent sur des mers de plus en plus australes, où les températures chutent et les albatros commencent à escorter ces marins d’exception. Cette journée marque un tournant décisif dans la course, avec des écarts qui se creusent et des positions qui se consolident.

Charlie Dalin creuse l’écart en tête de la course

Le skipper de Macif Santé Prévoyance démontre une maîtrise exceptionnelle dans sa progression vers le Cap de Bonne Espérance. La journée du 26 novembre marque un tournant stratégique, avec Charlie Dalin qui parvient à accentuer son avance sur ses poursuivants directs. Thomas Ruyant, à la barre de Vulnerable, voit l’écart se creuser légèrement lors du pointage de 19 heures, tandis que Yoann Richomme sur Paprec Arkéa conserve sa position sur le podium provisoire à 77,02 milles du leader. Les neuf premiers concurrents constituent un groupe remarquablement homogène, naviguant dans un mouchoir de poche avec des écarts inférieurs à 100 milles nautiques. Cette configuration particulièrement dense du peloton de tête promet une bataille nautique passionnante, où chaque décision tactique pourrait s’avérer déterminante dans la conquête du leadership.

La flotte navigue à plus de 20 nœuds vers le Cap de Bonne Espérance

Les données météorologiques exceptionnelles permettent aux skippers de maintenir une cadence effrénée sur leur route vers le mythique Cap de Bonne Espérance. Une dépression formée au large des côtes brésiliennes offre des conditions idéales, propulsant la flotte à des vitesses oscillant entre 20 et 22 nœuds. Ces allures soutenues démontrent la performance remarquable des Imoca nouvelle génération, capables de maintenir des moyennes stratosphériques sur de longues périodes.

La dépression, alliée provisoire des marins

La configuration météorologique actuelle s’apparente à un véritable couloir de vent, où les skippers peuvent exploiter pleinement le potentiel de leurs monocoques. Cette fenêtre météorologique génère un flux constant orienté sud-est, transformant cette portion de l’Atlantique Sud en véritable autoroute maritime. Les bateaux, soulevés par une houle régulière, glissent sur l’océan dans un ballet aussi impressionnant que délicat à maîtriser. Ce phénomène rappelle les conditions rencontrées lors de l’édition 2020, où les records de vitesse s’étaient également enchaînés.

Performance record et questionnements stratégiques

La performance de Yoann Richomme retient particulièrement l’attention, avec un record époustouflant dépassant les 1 000 kilomètres parcourus en 24 heures. Cette distance témoigne de l’évolution technologique des Imoca, mais soulève aussi des interrogations sur la pérennité d’un tel rythme. Les contraintes mécaniques subies par les bateaux et l’épuisement physique des skippers pourraient contraindre à une navigation plus mesurée à l’approche de l’océan Indien. La gestion de cette phase s’avère cruciale : maintenir une vitesse élevée tout en préservant l’intégrité du matériel constitue l’équation complexe que chaque marin doit résoudre.

Nicolas Lunven grimpe à la 5e position

Quelle démonstration tactique de Nicolas Lunven sur Holcim – PRB ! Le skipper vient de réaliser une remontée spectaculaire au classement, passant de la 7e à la 5e place. Cette performance remarquable s’appuie sur une vitesse époustouflante, puisque le marin breton affiche les meilleurs chronos sur les dernières 24 heures. Sa trajectoire, parfaitement maîtrisée dans des conditions musclées, lui permet désormais de talonner Jérémie Beyou sur Charal, avec un écart infime de moins de 6 milles nautiques. Cette progression fulgurante bouleverse la dynamique du groupe de tête, insufflant une nouvelle dose d’adrénaline dans cette traversée de l’Atlantique Sud. La bataille promet d’être électrique dans les prochains jours, tandis que les IMOCA foncent vers le Cap de Bonne Espérance à plus de 20 nœuds.

Le top 10 du classement au 26 novembre

La hiérarchie du Vendée Globe se dessine progressivement, avec une bataille acharnée entre les IMOCA de dernière génération. Les écarts relativement serrés – hormis pour la queue du top 10 – témoignent de l’intensité de cette course au large, où chaque décision stratégique peut bouleverser le classement.

  • Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) maintient sa position dominante en tête de flotte, démontrant une maîtrise remarquable de son IMOCA
  • Thomas Ruyant (Vulnerable) conserve sa deuxième place, capitalisant sur son expérience des mers australes
  • Yoann Richomme (Paprec Arkéa) complète ce podium provisoire, ayant récemment établi le record de distance sur 24 heures
  • Sébastien Simon affiche une régularité exemplaire à la quatrième position
  • Nicolas Lunven (Holcim – PRB) réalise une superbe progression en grimpant à la cinquième place
  • Jérémie Beyou (Charal) occupe la sixième position, toujours à l’affût dans ce peloton de tête
  • Sam Goodchild confirme son potentiel en septième position
  • Yannick Bestaven, vainqueur de la précédente édition, reste dans le top 8
  • Paul Meilhat pointe à la neuvième place, accusant un retard de 207,79 milles
  • Samantha Davies ferme ce top 10 avec un écart de 338,42 milles

Les conditions météorologiques se durcissent

L’océan Atlantique Sud dévoile sa nature capricieuse avec l’arrivée d’une dépression majeure, contraignant les skippers à redoubler de vigilance. Le routage météo annonce des rafales dépassant les 35 nœuds, accompagnées d’une houle croisée particulièrement éprouvante. Cette configuration nécessite une expertise pointue dans le réglage des voiles, notamment pour la trinquette et le J2, véritables alliés dans ces conditions musclées. La présence signalée de bateaux de pêche aux abords de la Zone d’Exclusion Antarctique complexifie davantage la donne, exigeant une surveillance radar accrue. Ces conditions extrêmes sollicitent particulièrement les pilotes automatiques, véritables chevilles ouvrières de la course au large. La conjugaison de ces facteurs météorologiques et environnementaux impose aux marins une gestion millimétrée de leur temps de repos, cruciale pour maintenir leur acuité décisionnelle. La ZEA, récemment ajustée, offre néanmoins un couloir de navigation plus fluide, permettant d’optimiser les trajectoires malgré ces conditions dantesques.

L’approche de l’océan Indien en perspective

Cette traversée de l’Atlantique Sud n’est qu’un prélude aux redoutables défis qui attendent nos marins d’exception. L’océan Indien se profile déjà à l’horizon, théâtre maritime légendaire où les plus grands exploits, mais aussi les plus dramatiques abandons du Vendée Globe se sont joués. Les « quarantièmes rugissants » et les « cinquantièmes hurlants » n’ont pas volé leur réputation : leur puissance tellurique façonne des creux vertigineux et des vents qui peuvent atteindre 45 nœuds en rafales. Cette zone stratégique, véritable épreuve initiatique du tour du monde en solitaire, offre son lot d’opportunités tactiques. Les courants circumpolaires et la gestion de la Zone d’Exclusion Antarctique exigent une expertise météorologique pointue. Les trajectoires choisies dans ce secteur peuvent créer des écarts considérables : un positionnement judicieux sur une dépression peut faire gagner plusieurs centaines de milles en quelques jours. La maîtrise de cette portion australe s’avère souvent déterminante pour la suite de l’aventure, comme l’ont démontré les éditions précédentes où les leaders ont su consolider leur avance dans ces eaux tumultueuses.

Cap sur l'océan Indien : la sérénité avant les défis du Vendée Globe. Cap sur l’océan Indien : la sérénité avant les défis du Vendée Globe.

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