Vendée Globe : record historique de Sébastien Simon et leadership de Charlie Dalin le 27 novembre 2024

La flotte du Vendée Globe a vécu une journée exceptionnelle ce 27 novembre 2024, marquée par l’exploit retentissant de Sébastien Simon sur son IMOCA Groupe Dubreuil. Le skipper a établi un nouveau record extraordinaire de 615,33 milles nautiques (1139,6 km) parcourus en 24 heures, avec une vitesse moyenne époustouflante de 25,64 nœuds. Cette performance, réalisée dans des conditions optimales avec des vagues modérées d’un mètre et des vents soutenus de 24 à 26 nœuds, surpasse largement le précédent record de Yoann Richomme (579,86 milles) établi quelques jours plus tôt. La configuration technique adoptée par Simon, incluant deux ris dans la grand-voile et l’utilisation du FRO, témoigne d’une approche stratégique parfaitement maîtrisée. Charlie Dalin, à la barre de Macif, conserve sa position de leader tandis que la flotte s’approche des redoutables quarantièmes rugissants. Cette performance historique, en attente d’homologation par le World Sailing Speed Record Council, s’inscrit également dans une démarche scientifique majeure, les navigateurs contribuant activement au programme océanographique Argo.

Sébastien Simon pulvérise le record des 24 heures avec 615,33 milles parcourus

Une performance stratosphérique vient d’être inscrite dans les annales de la course au large en solitaire. À bord de son IMOCA Groupe Dubreuil, Sébastien Simon a littéralement fait voler son bateau sur l’océan Atlantique Sud, parcourant l’impressionnante distance de 615,33 milles nautiques (1139,6 km) en seulement 24 heures. Ce record, établi entre le 26 et le 27 novembre à 15h, pulvérise la précédente marque de Yoann Richomme de 35,47 milles. Les conditions météorologiques optimales, caractérisées par une mer étonnamment docile et des vents soutenus entre 24 et 26 nœuds, ont permis au skipper d’exploiter pleinement le potentiel de son foiler. Cette prouesse technique a particulièrement ému son père, Alain Simon, tandis que Paul-Henri Dubreuil, sponsor principal, saluait avec enthousiasme cette démonstration époustouflante. Cette performance témoigne de l’évolution spectaculaire des IMOCA nouvelle génération, capables désormais de maintenir des moyennes supérieures à 25 nœuds sur 24 heures.

Charlie Dalin consolide sa position de leader avec 51 milles d’avance

Le skipper normand Charlie Dalin, à la barre de Macif Santé Prévoyance, affirme son autorité sur cette édition 2024 du Vendée Globe. Solidement installé en tête depuis le 22 novembre, il maintient une cadence soutenue qui lui permet de creuser l’écart avec ses poursuivants directs.

Position Skipper Bateau Écart (en milles)
1 Charlie Dalin Macif Santé Prévoyance Leader
2 Thomas Ruyant Vulnerable 51,24
3 Sébastien Simon Groupe Dubreuil 52,10
4 Yoann Richomme
5 Jérémie Beyou

Cette configuration du top 5 reflète la maîtrise tactique des navigateurs de tête. La bataille fait rage particulièrement entre les trois premiers, séparés par à peine plus de 52 milles nautiques. Charlie Dalin, déjà second du Vendée Globe 2020-2021, met à profit son expérience pour maintenir sa position dominante, tandis que le duo Ruyant-Simon reste à l’affût de la moindre opportunité.

Une flotte de tête portée par des conditions exceptionnelles

Les conditions météorologiques exceptionnelles dans l’Atlantique Sud créent un scénario idéal pour les IMOCA de dernière génération. Une dépression formée au large de Rio propulse actuellement six skippers équipés de foils qui dominent magistralement la course, leurs appendices porteurs exprimant tout leur potentiel sur ces mers formatées.

Des performances stratosphériques

Les neufs premiers concurrents affichent des moyennes époustouflantes, entre 25 et 30 nœuds. Ces vitesses, autrefois réservées aux pics de performance, deviennent la norme grâce à la combinaison parfaite entre les foils et cette dépression généreuse. Le plan d’eau, particulièrement propice au vol des IMOCA, permet aux skippers de maintenir des angles serrés tout en conservant une vélocité maximale. La mer, relativement organisée malgré le vent soutenu, facilite le travail des appendices et autorise ces performances exceptionnelles.

Une course qui se dessine

Un groupe de poursuivants s’est constitué à environ 160 milles des leaders. Sam Goodchild, Yannick Bestaven et Paul Meilhat, navigateurs chevronnés, tentent de minimiser l’écart avant l’entrée dans les mers du Sud. La route vers le cap de Bonne-Espérance s’annonce rapide, avec un flux établi qui devrait perdurer. Cette configuration météorologique, rare à cette période de l’année, laisse présager d’autres records potentiels dans les prochaines 48 heures.

L’Argo-Day contribue à la recherche océanographique

La journée du 27 novembre a marqué le lancement de l’opération Argo-Day, une initiative scientifique d’envergure associant sport et recherche océanographique. Dix skippers de la flotte se sont mobilisés pour déployer des flotteurs Argo, ces précieux instruments autonomes qui plongent jusqu’à 2 000 mètres de profondeur. Ces dispositifs collectent des données essentielles sur la température, la salinité et les courants marins. Les flotteurs remontent ensuite à la surface pour transmettre leurs mesures par satellite, enrichissant ainsi la base de données mondiale sur les océans. Cette collaboration entre coureurs au large et scientifiques revêt une dimension particulière : tandis que les skippers tracent leur route vers les mers australes, leurs « passagers » robotisés entament un voyage de plusieurs années au service de la connaissance océanique. Les données recueillies permettront aux chercheurs de mieux comprendre les mécanismes climatiques et d’affiner leurs modèles prévisionnels. La participation des marins du Vendée Globe à ce programme témoigne de la synergie croissante entre sport de haut niveau et recherche scientifique.

La gestion de la fatigue devient cruciale à l’approche des mers du Sud

La dette de sommeil s’accumule inexorablement après trois semaines de course intensive sur ces bolides des mers. Les skippers, soumis à des contraintes physiques démentielles, doivent composer avec un environnement particulièrement hostile. Les micro-siestes de 20 minutes, pratiquées entre les manœuvres, ne suffisent plus à compenser le manque chronique de repos. Les IMOCA nouvelle génération, avec leurs foils surpuissants, exigent une concentration de tous les instants, particulièrement éprouvante pour l’organisme.

L’approche du cap de Bonne-Espérance marque un tournant décisif dans la gestion de cette fatigue. Les conditions météorologiques, couplées aux performances exceptionnelles des bateaux, créent un cocktail potentiellement dangereux pour des navigateurs aux réflexes émoussés.

  • Adopter un rythme de sommeil fractionné mais régulier, avec des cycles courts de 20 à 40 minutes
  • Privilégier les phases de repos lors des conditions météorologiques stables
  • Maintenir une hydratation optimale pour prévenir les crampes et favoriser la récupération
  • Effectuer des exercices d’étirement réguliers pour contrer les effets de la position statique
  • Anticiper les manœuvres pour éviter les prises de décision dans l’urgence

Les pathologies liées aux foilers ont évolué : vibrations intenses, impacts répétés et mouvements brusques sollicitent particulièrement les articulations et la colonne vertébrale. Le Dr Jean-Yves Chauve, médecin référent de la course, rappelle que les traumatismes observés s’apparentent désormais à ceux des pilotes de Formule 1, notamment au niveau cervical.

Justine Mettraux confrontée à une avarie de voile

La navigatrice suisse Justine Mettraux se trouve actuellement dans une situation délicate. Sa voile avant, élément crucial de son arsenal pour maintenir une vitesse optimale, présente une déchirure majeure la rendant totalement inutilisable. Cette avarie survient dans un contexte particulièrement délicat, alors que la flotte du Vendée Globe maintient des cadences soutenues. Les conditions météorologiques exigeantes, typiques de cette zone de l’Atlantique Sud, compliquent davantage la situation. La skipper devra réduire significativement sa voilure, compromettant ainsi sa capacité à maintenir une allure compétitive. Cette avarie technique représente un défi considérable : effectuer des réparations en solitaire, dans un environnement instable, nécessite une expertise pointue et une concentration absolue. La navigation en configuration réduite impose une révision complète de sa stratégie de course, particulièrement à l’approche des mers australes où les conditions deviennent plus hostiles.

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