La légendaire course du Vendée Globe s’intensifie en cette journée du 24 novembre 2024. Cette dixième édition, marquée par une participation record, offre un spectacle nautique d’une rare intensité alors que les skippers s’approchent du mythique Cap de Bonne-Espérance. Dans les eaux tumultueuses de l’Atlantique Sud, les marins affrontent des conditions météorologiques complexes, naviguant sur leurs monocoques dernier cri. Cette course en solitaire, sans escale et sans assistance, dévoile déjà ses premiers enjeux stratégiques, tandis que les concurrents déploient leurs talents de navigation pour tirer parti des systèmes météorologiques. Le classement s’établit progressivement, révélant des performances remarquables et des choix tactiques audacieux.
Charlie Dalin domine la flotte à 19.999 milles de l’arrivée
La bataille fait rage en tête du Vendée Globe, où Charlie Dalin impose sa cadence à bord de MACIF Santé Prévoyance. Le skipper normand, qui a déjà brillé lors de la précédente édition, démontre une maîtrise tactique remarquable dans sa progression vers le cap de Bonne-Espérance.
Position | Skipper | Bateau | Écart avec le leader |
---|---|---|---|
1 | Charlie Dalin | MACIF Santé Prévoyance | – |
2 | Thomas Ruyant | VULNERABLE | 32,91 milles |
3 | Yoann Richomme | Paprec Arkéa | 61,69 milles |
4 | Sam Goodchild | VULNERABLE | Position récemment perdue |
Le groupe de tête creuse significativement l’écart avec leurs poursuivants, laissant le vétéran Jean Le Cam et son groupe à plus de 700 milles. Cette configuration laisse présager une course à deux vitesses, où les choix stratégiques des prochains jours s’avéreront déterminants pour la suite de la compétition.
La flotte approche du Cap de Bonne-Espérance
Alors que les 39 solitaires encore en course filent vers l’est, le mythique Cap de Bonne-Espérance se profile à l’horizon. Premier des trois grands caps à franchir, cette étape cruciale marque l’entrée dans les mers australes et annonce le début d’une nouvelle phase stratégique pour les marins. Suite à l’abandon de Maxime Sorel à bord de V and B Monbana Mayenne, la flotte s’étire sur près de 2 000 milles nautiques, avec le hongrois Szabolcs Weöres et son New Europe fermant la marche.
Une météo capricieuse avant le grand sud
Les conditions météorologiques particulièrement instables mettent à rude épreuve les Class IMOCA et leurs skippers. Les dépressions successives qui balaient la zone exigent une vigilance de tous les instants. Les changements brutaux de force et d’orientation du vent imposent des manœuvres fréquentes et éprouvantes. Cette météo chaotique rappelle que la traversée des trois caps mythiques – Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn – constitue l’un des plus grands défis de la course au large en solitaire.
Une flotte étendue aux stratégies multiples
L’étalement spectaculaire de la flotte témoigne des choix tactiques différents adoptés par les marins. Certains skippers privilégient une route plus directe mais risquée, tandis que d’autres optent pour des trajectoires plus conservatrices. Cette diversité des options reflète la complexité de la navigation dans cette zone de transition entre l’Atlantique Sud et l’océan Indien. Les foilers de dernière génération montrent leur potentiel dans ces conditions, mais la prudence reste de mise à l’approche des mers australes, où la moindre erreur peut s’avérer fatale.
Cordages prêts pour affronter l’approche du Cap de Bonne-Espérance.
Samantha Davies entre dans le top 10, première femme de la flotte
La skippeuse britannique Samantha Davies, à la barre de son IMOCA flambant neuf, vient de réaliser une performance remarquable en se hissant dans le top 10 de cette dixième édition du Vendée Globe. Cette ascension illustre parfaitement la progression constante de celle qui dispute sa quatrième participation à “l’Everest des mers”. La navigatrice expérimentée dépasse sa rivale Justine Mettraux dans un duel palpitant, confirmant sa maîtrise tactique des conditions météorologiques complexes de l’Atlantique Sud. Cette édition 2024 marque d’ailleurs un tournant historique avec la présence de six femmes sur la ligne de départ, un record absolu. À noter également la prestation de Violette Dorange qui, du haut de ses 23 printemps, navigue actuellement en 22e position à 721 milles du leader. La jeune navigatrice démontre une maturité étonnante dans sa gestion de course, tandis que Davies capitalise sur son expérience pour optimiser les performances de son nouveau bateau, spécialement conçu pour cette circumnavigation en solitaire.
Une édition record avec 40 skippers au départ
Le 10 novembre 2024, les Sables-d’Olonne ont vibré au rythme d’un départ historique. Cette édition marque un tournant majeur dans l’histoire de la course autour du monde en solitaire, avec une flotte exceptionnelle de 40 marins. L’évolution technologique se manifeste particulièrement à travers les 24 bateaux équipés de foils, ces appendices permettant aux navires de « voler » au-dessus de l’eau.
- Une flotte de haute volée : Les dix premiers de l’édition précédente sont présents sur la ligne de départ, promettant une compétition d’une intensité rarement égale dans l’histoire de l’épreuve.
- Innovation technologique : Parmi les 40 bateaux, 13 sont flambant neufs, témoignant du dynamisme des équipes de conception et des sponsors dans leur quête de performance.
- L’expérience au rendez-vous : Jean Le Cam, figure emblématique de la course au large, s’élance pour sa sixième participation, apportant son expertise incomparable à cette édition.
- Le défi du record : Les skippers tentent de battre les 74 jours, 3 heures et 35 minutes établis par Armel Le Cléac’h, une performance qui témoigne de l’évolution constante de la discipline.
Une course engagée pour la préservation des océans
Le Vendée Globe transcende la simple dimension sportive pour devenir un formidable vecteur de sensibilisation écologique. Cette circumnavigation de 45 000 kilomètres place les skippers aux premières loges des bouleversements qui affectent nos océans. Véritables sentinelles des mers, ces marins d’exception témoignent de la fragilité des écosystèmes marins qu’ils traversent, des modifications des courants aux débris plastiques flottants. La course s’inscrit dans une démarche écoresponsable globale, notamment à travers la promotion de solutions de transport maritime durables. Les organisateurs ont d’ailleurs mis en place une charte environnementale stricte, incitant les équipes à réduire leur empreinte carbone tant sur terre qu’en mer. Les villages départ et arrivée sont devenus de véritables plateformes de sensibilisation où le grand public découvre les enjeux de la préservation océanique. Cette édition 2024 marque un tournant : plusieurs skippers embarquent des capteurs scientifiques pour mesurer la santé des océans, transformant leurs monocoques en laboratoires flottants au service de la recherche océanographique.
Éclatante aube sur les vagues, gardiennes des océans que le Vendée Globe défend ardemment.
Dans ses articles, René aborde différents sujets liés à la mer, à la voile et à la culture maritime. Il partage également sa passion pour la photographie et les voyages à travers ses écrits.