Le Vendée Globe 2024, cette course mythique en solitaire autour du monde, offre un spectacle captivant en ce 29 novembre. Les monocoques IMOCA s’élancent vers les mers australes, marquant une étape cruciale de la compétition avec le franchissement du cap de Bonne-Espérance. La flotte, menée par Charlie Dalin, démontre une intensité remarquable dans cette édition où les nouveaux foilers repoussent les limites de la performance. Entre records pulvérisés et batailles tactiques, cette journée s’inscrit comme un moment charnière de la course, alors que les skippers s’apprêtent à affronter les redoutables conditions de l’océan Indien.
Charlie Dalin établit un record de traversée entre l’équateur et le cap de Bonne-Espérance
La performance de Charlie Dalin à bord de MACIF Santé Prévoyance s’inscrit déjà dans les annales de la course au large. Le skipper normand a pulvérisé le record de traversée entre l’équateur et le cap de Bonne-Espérance, avalant les 3 250 milles en 7 jours, 18 heures et 39 minutes. Cette prouesse surpasse la référence établie par Alex Thomson lors de l’édition 2016.
Les conditions météorologiques exceptionnelles, associant une mer clémente à un vent stable, ont permis cette « téléportation » vers le sud, comme le décrit le marin lui-même. Une progression fulgurante qui lui fait perdre ses repères temporels, tant les distances défilent à une vitesse vertigineuse.
Une lutte intense entre les quatre leaders au classement du 29 novembre
L’intensité de la compétition atteint son paroxysme dans cette édition du Vendée Globe, avec un quatuor de tête qui livre une bataille navale exceptionnelle. Charlie Dalin, à la barre de MACIF Santé Prévoyance, maintient sa position de leader avec 17 525,2 milles restants, prolongeant ainsi sa domination observée depuis plusieurs jours.
Thomas Ruyant sur Vulnerable talonne le leader à seulement 13,14 milles, affichant une vélocité impressionnante de 22,1 nœuds. La performance de Yoann Richomme sur Paprec Arkéa mérite également toute notre attention, se positionnant à 29,34 milles, tandis que Sébastien Simon complète ce groupe élite à 35,92 milles.
Position | Skipper | Bateau | Distance du leader | Vitesse moyenne |
---|---|---|---|---|
1 | Charlie Dalin | MACIF Santé Prévoyance | – | >20 nœuds |
2 | Thomas Ruyant | Vulnerable | 13,14 milles | 22,1 nœuds |
3 | Yoann Richomme | Paprec Arkéa | 29,34 milles | >20 nœuds |
4 | Sébastien Simon | Groupe Dubreuil | 35,92 milles | >20 nœuds |
Les défis du passage vers l’océan Indien
Le passage vers l’océan Indien représente un véritable défi stratégique pour les skippers du Vendée Globe 2024. Le courant des Aiguilles, cette zone tourbillonnaire redoutée, impose une vigilance accrue dans le choix des trajectoires.
Une météo particulière cette année
Les conditions météorologiques s’annoncent atypiques pour cette édition, avec une dépression qui devrait rapidement rattraper les leaders. Cette configuration pousse les skippers à adopter un positionnement plus nord-est que lors des éditions précédentes, transformant radicalement les schémas classiques de navigation dans cette zone.
La zone des Aiguilles, un passage technique
Le courant des Aiguilles ne pardonne aucune erreur de navigation. Cette zone, véritable carrefour océanique, génère des tourbillons puissants capables de ralentir considérablement la progression des bateaux. Les marins doivent donc minutieusement calculer leur route pour exploiter – ou du moins éviter de subir – ces phénomènes océaniques particulièrement complexes à appréhender.
La préservation du matériel comme enjeu majeur
Dans cette phase critique de la course, la gestion du matériel devient une préoccupation centrale. Les skippers, notamment Charlie Dalin qui maintient sa position de leader, doivent jongler entre performance et préservation de leur monture.
Le manuel d’électronique de 90 pages, véritable bible technique, témoigne de la complexité des systèmes embarqués. Les équipes ont particulièrement investi dans des structures robustes, conscientes que la moindre défaillance peut s’avérer fatale dans ces conditions extrêmes.
- Maintenir une vitesse constante plutôt que rechercher des pointes
- Vérifier quotidiennement l’état des voiles et du gréement
- Surveiller les charges sur la structure du bateau
- Anticiper les réparations avec le matériel embarqué
- Équilibrer parfaitement le bateau pour réduire les contraintes
Le reste de la flotte poursuit sa route vers le sud
À plus de 783 milles nautiques des leaders, la flotte dessine une géographie maritime fascinante. Boris Herrmann, sur son IMOCA, trace sa route vers le 35e parallèle sud, naviguant avec une détermination caractéristique du marin allemand. Le peloton, emmené par l’italien Giancarlo Pedote, affronte actuellement une dorsale, cette zone météorologique délicate où les vents deviennent capricieux.
Plus loin dans le classement, une bataille acharnée se joue sur une cinquantaine de milles, où Tanguy Le Turquais défend sa position avec l’énergie du désespoir. La course reste ouverte pour ces marins qui, même éloignés de la tête, vivent leur propre aventure. À l’arrière, Szabolcs Weöres ferme la marche à 3282 milles du leader, incarnant la persévérance même des 39 marins encore en lice après l’abandon de Maxime Sorel.
Dans ses articles, René aborde différents sujets liés à la mer, à la voile et à la culture maritime. Il partage également sa passion pour la photographie et les voyages à travers ses écrits.