La flotte du Vendée Globe 2023-2024 traverse actuellement l’océan Atlantique sud dans des conditions météorologiques exceptionnelles. Cette journée du 25 novembre marque un tournant stratégique dans la course, avec des performances remarquables qui s’enchaînent. Les skippers, profitant d’un système dépressionnaire favorable, ont réalisé des moyennes impressionnantes, mettant en lumière la puissance des IMOCA dernière génération. Entre records de vitesse, batailles tactiques et repositionnements stratégiques, cette étape décisive vers le cap de Bonne-Espérance dessine déjà les contours d’une compétition d’une intensité rare.
Charlie Dalin creuse l’écart avec 50 milles d’avance sur Thomas Ruyant
La nuit a été décisive pour Charlie Dalin qui, à la barre de son Macif Santé Prévoyance, a su exploiter les conditions météorologiques optimales pour distancer ses concurrents. Le skipper havrais a brillamment manœuvré dans la dépression brésilienne, profitant des vents portants pour creuser un écart de 50 milles nautiques avec Thomas Ruyant sur Vulnerable. Cette progression tactique témoigne d’une maîtrise technique impressionnante, particulièrement dans le positionnement par rapport aux systèmes météorologiques. Les vitesses moyennes élevées maintenues par les skippers de tête reflètent l’intensité de cette bataille au large du Brésil. La stratégie de Dalin s’avère payante : non seulement il conserve sa position de leader, mais il parvient à créer une séparation significative avec ses poursuivants directs. Cette configuration, après deux semaines de course, dessine déjà une hiérarchie marquée, avec un trio de tête qui se détache nettement du peloton.
Record pulvérisé : Yoann Richomme parcourt 579,86 milles en 24 heures
La performance exceptionnelle de Yoann Richomme à bord de Paprec Arkéa marque l’histoire du Vendée Globe. Le skipper français a pulvérisé le record de distance parcourue en 24 heures sur un IMOCA en solitaire, établissant une nouvelle référence à 579,86 milles nautiques.
Skipper | Distance (milles/24h) | Vitesse moyenne (nœuds) |
---|---|---|
Yoann Richomme | 579,86 | 24,16 |
Thomas Ruyant | 572,4 | 23,85 |
Record équipage (K. Escoffier) | 640,48 | 26,69 |
Cette cascade de records témoigne des conditions météorologiques exceptionnelles au large du Brésil, où pas moins de six bateaux ont successivement battu l’ancien record en l’espace de 48 heures. Les vitesses moyennes stratosphériques, dépassant les 23 nœuds pour le top 5, rapprochent désormais les solitaires des performances habituellement réservées aux équipages, dont le record absolu est détenu par Kevin Escoffier avec 640,48 milles.
La course vers le cap de Bonne-Espérance s’accélère
L’océan Atlantique Sud bruisse d’excitation alors que la flotte du Vendée Globe s’élance vers le cap de Bonne-Espérance. Une dépression baptisée « toboggan » par les marins offre des conditions exceptionnelles, propulsant les IMOCA à des vitesses vertigineuses sur des mers formées. Les foilers démontrent toute leur supériorité technologique dans ces conditions, leurs appendices permettant de maintenir des moyennes spectaculaires.
Un corridor météorologique favorable
Les conditions actuelles dessinent un véritable autoroute des mers entre le Brésil et l’archipel de Trindade et Martin Vaz. Cette configuration météorologique particulière, avec des vents établis entre 20 et 25 nœuds, permet aux skippers de maintenir des vitesses moyennes impressionnantes. Les bateaux dernière génération équipés de foils exploitent pleinement leur potentiel, s’élevant au-dessus des vagues pour « surfer » littéralement sur l’océan. Une dépression secondaire vient renforcer ce schéma, promettant encore plusieurs jours de glisse intense.
Le grand tournant de la course
Le passage du cap de Bonne-Espérance représente traditionnellement un moment charnière dans le Vendée Globe. Cette porte d’entrée vers l’océan Indien marque la fin d’une première phase de course et annonce l’entrée dans les mers australes. Les écarts creusés dans l’Atlantique Sud pourraient se voir bouleversés par les conditions musclées qui attendent la flotte. Les stratégies de route adoptées pour négocier ce passage mythique seront déterminantes pour la suite de la course. Les navigateurs devront faire preuve d’une vigilance accrue, jonglant entre performance pure et préservation du matériel face aux premiers rugissements des quarantièmes rugissants.
Sam Goodchild recule à la 7ème position dans un peloton resserré
Le skipper britannique Sam Goodchild voit sa position se dégrader dans cette étape cruciale du Vendée Globe. Désormais à la 7ème place, à 116,87 milles du leader Charlie Dalin, le marin subit la pression d’un trio de poursuivants redoutables. Jérémie Beyou sur Charal, Nicolas Lunven aux commandes de Holcim-PRB et Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil livrent une bataille nautique acharnée, transformant cette portion de course en véritable régate hauturière. Plus loin dans le classement, Samantha Davies maintient une 10ème position honorable à 269 milles de la tête de course. La physionomie de l’épreuve se dessine clairement avec un groupe de tête constitué de 17 skippers qui s’est nettement détaché, reléguant leurs poursuivants à plus de 800 milles. Cette configuration rappelle étrangement l’édition 2020-2021 où les écarts s’étaient également creusés de manière significative dans les mers du Sud.
Situation du classement général au 25 novembre
L’analyse du classement dévoile une configuration particulièrement captivante, caractérisée par des écarts significatifs entre les meneurs. Les performances des skippers témoignent d’une maîtrise technique remarquable dans la gestion de leurs IMOCA, notamment dans les conditions météorologiques complexes rencontrées au large du Brésil.
- Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) : Le skipper normand domine la flotte avec maestria, maintenant sa position de leader à 19 332,6 milles de l’arrivée. Sa navigation précise et sa gestion tactique des conditions météorologiques démontrent une expertise indéniable.
- Thomas Ruyant (VULNERABLE) : À 41,2 milles du leader, le marin nordiste livre une prestation remarquable, démontrant une capacité impressionnante à maintenir un rythme soutenu malgré la pression exercée par ses poursuivants.
- Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) : Positionné à 76,9 milles de la tête, le skipper breton confirme son talent avec un exploit retentissant, pulvérisant le record de distance sur 24 heures.
- Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) : À 104,8 milles, le navigateur vendéen conserve une position stratégique dans le quatuor de tête, démontrant une régularité exemplaire dans sa progression.
Cette configuration du classement révèle une course à plusieurs vitesses, où les écarts se creusent progressivement entre les différents groupes. La malheureuse sortie de Maxime Sorel et la position plus modeste de Szabolcs Weöres en 39ème place illustrent la dureté de cette compétition océanique.
Thierry, rédacteur du blog a-babord.com, est un passionné de voiliers. Dans notre blog, il raconte souvent ses expériences sur l’eau et donne des conseils aux autres navigateurs.