La navigation de plaisance, activité prisée par des millions d’amateurs à travers le monde, n’est pas sans conséquence sur notre environnement marin. Au fil des années, la prise de conscience écologique a progressivement gagné le milieu nautique, confrontant les plaisanciers à un défi de taille : comment concilier passion maritime et respect des écosystèmes ? Face à l’urgence climatique, réduire l’empreinte carbone de nos sorties en bateau devient non seulement souhaitable, mais nécessaire. Les émissions de gaz à effet de serre, la pollution des eaux, l’impact sur la biodiversité marine – autant d’enjeux qui appellent à repenser nos pratiques nautiques. Heureusement, des solutions concrètes et accessibles existent pour naviguer plus proprement sans renoncer au plaisir de sillonner les mers.
Optimiser la propulsion en privilégiant l’énergie éolienne
Naviguer à la voile constitue sans conteste la solution la plus vertueuse pour sillonner les mers en limitant son impact carbone. Un voilier traditionnel ou un catamaran exploite une ressource abondante et gratuite : le vent. J’ai toujours été fasciné par cette propulsion silencieuse qui procure, en prime, des sensations incomparables.
Le choix du navire et son cycle de vie
L’empreinte environnementale d’un voilier débute bien avant sa première mise à l’eau. La construction d’une unité neuve génère plusieurs tonnes de CO2 ! Opter pour un bateau d’occasion ou conserver longtemps son navire représente donc un choix judicieux. Mon vieux Bénéteau de 1985, que je bichonne depuis quinze ans, a depuis longtemps “amorti” son empreinte carbone initiale. Pour les périodes sans vent, la remotorisation électrique d’anciens voiliers offre une alternative écologique séduisante aux moteurs thermiques conventionnels.
Énergie complémentaire et conduite responsable
L’ajout de panneaux solaires ou d’éoliennes de pont permet d’alimenter les systèmes de bord sans recourir aux groupes électrogènes polluants. Ces équipements peuvent même contribuer à la propulsion électrique auxiliaire. Par ailleurs, adopter une conduite souple et modérée, en évitant les pleins gaz et accélérations brutales lorsque le moteur est utilisé, réduit considérablement la consommation et les émissions. Cette navigation tranquille limite également les nuisances sonores sous-marines, préservant ainsi les cétacés qui dépendent du son pour leurs activités vitales.
Adopter des carburants alternatifs pour les moteurs marins
Face aux 3 % d’émissions mondiales de CO2 générées par le secteur maritime, la transition vers des carburants alternatifs s’impose comme une solution incontournable. Le superéthanol E85 représente une option particulièrement séduisante, offrant un coût jusqu’à deux fois inférieur aux carburants traditionnels tout en réduisant significativement l’empreinte carbone.
J’ai récemment testé le système de conversion Biomarine sur mon petit cabin-cruiser — une révélation ! Cette technologie, spécifiquement adaptée au milieu nautique, permet de passer à l’E85 sans compromettre les performances du moteur. Plus impressionnante encore, l’utilisation du HVO (Huile Végétale Hydrotraitée) peut diminuer les émissions de CO2 de près de 90 %.
N’oublions pas non plus l’alimentation électrique à quai, qui élimine totalement les émissions lors des escales portuaires. Ces alternatives transforment progressivement notre rapport à la navigation de plaisance, réconciliant passion maritime et respect environnemental.
Maintenir un entretien régulier du moteur et de la coque
Un moteur bien entretenu fait non seulement le bonheur du marin, mais aussi celui de notre planète bleue. Mes années de navigation m’ont appris qu’un entretien rigoureux permet de réduire considérablement les émissions polluantes tout en économisant du carburant — deux bénéfices pour le prix d’un !
La vérification systématique des bougies, du filtre à air et des niveaux d’huile doit s’inscrire dans votre routine de navigation. J’ai personnellement constaté qu’un simple contrôle mensuel peut prévenir bien des fuites d’hydrocarbures qui, même infimes, sont dévastatrices pour nos écosystèmes marins.
- Pour le moteur : effectuez des contrôles techniques programmés, surveillez les joints et durites pour éviter toute fuite
- Pour la coque : réalisez le carénage exclusivement dans des zones techniques équipées pour la récupération des eaux souillées
- Lors du ponçage : collectez scrupuleusement les résidus toxiques et évitez les jours venteux
- Privilégiez les antifoulings écologiques comme Finsulate ou les housses K-REN Protect pour minimiser l’impact sur la faune marine
Pour approfondir vos connaissances sur l’entretien respectueux de l’environnement, consultez notre guide complet d’entretien des bateaux.
Gérer efficacement les déchets et les eaux usées
La gestion des déchets et des eaux usées constitue un pilier fondamental de la navigation écoresponsable. En milieu marin, la moindre négligence peut avoir des conséquences dramatiques sur des écosystèmes déjà fragilisés.
- Instaurer un tri sélectif rigoureux – Aménagez plusieurs bacs à bord pour séparer plastiques, verres, métaux et déchets organiques. Écrasez bouteilles et canettes pour optimiser l’espace de stockage.
- Prévenir les déversements d’hydrocarbures – Utilisez systématiquement des feuilles absorbantes lors du ravitaillement en carburant et inspectez régulièrement votre gatte moteur pour détecter toute fuite potentielle.
- Vidanger correctement les réservoirs – Ne videz jamais vos eaux grises (vaisselle, douche) et noires (toilettes) en mer. Utilisez exclusivement les stations de pompage portuaires prévues à cet effet.
N’oubliez pas que chaque déchet jeté par-dessus bord peut persister des décennies dans l’environnement marin. Personnellement, je garde toujours à bord un filet pour récupérer les déchets flottants aperçus durant mes sorties – une pratique simple mais efficace pour joindre l’utile à l’agréable.
Limiter l’impact lors de la navigation et du mouillage
La préservation des écosystèmes marins commence par une conduite responsable de notre embarcation. Nos sorties plaisir ne doivent pas se transformer en catastrophe pour la biodiversité marine, pourtant si fragile.
Pratiques responsables | Impact sur l’environnement | Méthode d’application |
---|---|---|
Respect des distances avec la faune | Préservation des comportements naturels | Minimum 50m des dauphins, 100m des baleines |
Choix de zones de mouillage adaptées | Protection des herbiers et récifs coralliens | Privilégier les fonds sableux |
Utilisation d’orin d’ancrage | Réduction des dommages aux fonds marins | Facilite la récupération sans racler le fond |
Activités nautiques silencieuses | Diminution des nuisances sonores | Préférer le kayak ou le stand-up paddle |
La pratique du snorkeling ou de la plongée doit également suivre une éthique stricte : ne jamais toucher les coraux et garder ses distances avec les habitants marins. Pour toute sortie en mer, consultez notre guide d’étiquette de navigation qui complète ces recommandations essentielles.

Thierry, rédacteur du blog a-babord.com, est un passionné de voiliers. Dans notre blog, il raconte souvent ses expériences sur l’eau et donne des conseils aux autres navigateurs.