Vendée Globe 2024 : Charlie Dalin en tête à l’approche du Cap de Bonne-Espérance

La 10ème édition du Vendée Globe offre un spectacle haletant en ce 28 novembre 2024. Les skippers, lancés depuis maintenant 23 jours dans cette circumnavigation en solitaire, approchent leur première étape mythique : le Cap de Bonne-Espérance. Charlie Dalin, à la barre d’Apivia, mène la danse dans des conditions météorologiques particulièrement exigeantes. Cette journée restera gravée dans les annales avec un record de distance parcourue en 24 heures, tandis que le peloton de tête s’apprête à affronter l’un des passages les plus techniques de l’hémisphère sud. Les écarts se resserrent et la bataille fait rage dans ce sprint vers la pointe africaine.

Charlie Dalin maintient sa position de leader avec une avance réduite

Les milles nautiques s’égrainent au rythme des vagues pour Charlie Dalin, qui maintient fermement la barre de son MACIF Santé Prévoyance en tête du Vendée Globe. Le skipper normand voit cependant son avance fondre face à un trio de poursuivants particulièrement affûtés. Dans cette bataille nautique sans merci, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), Thomas Ruyant (Vulnerable) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa) restent en embuscade, tels des félins guettant la moindre erreur du leader. Le quatuor de tête dessine une configuration tactique fascinante à l’approche du Cap de Bonne-Espérance, avec des écarts qui se comptent désormais en poignées de milles nautiques. Cette compression du peloton témoigne de l’intensité de la régate au large, où chaque empannage, chaque réglage de voile peut bouleverser la hiérarchie. Les foilers modernes démontrent leur potentiel extraordinaire dans ces conditions, transformant l’océan Atlantique Sud en véritable terrain de jeu à haute vitesse.

Record historique : Sébastien Simon parcourt 615,33 milles en 24h

Une performance exceptionnelle vient d’être inscrite dans les annales du Vendée Globe. Au-delà des attentes, Sébastien Simon, à la barre de Groupe Dubreuil, a pulvérisé le record de distance parcourue en 24 heures. Son IMOCA dernière génération a avalé 615,33 milles nautiques, soit plus de 1 139 kilomètres, démontrant la puissance phénoménale des foilers nouvelle génération. Cette prouesse, rendue possible grâce à des conditions météorologiques optimales avec un vent établi à 30 nœuds, propulse le skipper dans la légende de la course au large. Le précédent record datait de l’édition 2016-2017, détenu par Alex Thomson avec 536,81 milles. Une telle performance témoigne non seulement de l’évolution technologique des IMOCA, mais booste aussi considérablement le moral du skipper, actuellement dans le peloton de tête à seulement 17,26 milles du leader Charlie Dalin.

Le peloton de tête face au redoutable courant des Aiguilles

Le peloton de tête s’approche d’une zone océanique particulièrement complexe, où la confluence des océans Atlantique, Indien et Austral crée le puissant courant des Aiguilles. Cette zone maritime, véritable carrefour des océans, génère des phénomènes océanographiques fascinants qui impactent directement les stratégies de course des skippers du Vendée Globe.

Des tourbillons géants à contourner

Les navigateurs doivent composer avec des tourbillons océaniques titanesques, atteignant parfois 300 kilomètres de diamètre. Ces structures tourbillonnaires, appelées « eddies » par les océanographes, peuvent soit propulser les bateaux vers l’avant avec une vélocité surprenante, soit les freiner considérablement selon leur sens de rotation. La maîtrise de ces phénomènes requiert une lecture précise des cartes satellites et une anticipation permanente.

Une zone stratégique déterminante

Cette région constitue un véritable défi tactique pour les skippers. Les choix de route s’avèrent cruciaux : passer au large pour éviter les turbulences mais perdre en distance, ou plonger dans le courant pour gagner en vitesse tout en risquant de se faire piéger dans des contre-courants. Les dernières données satellites permettent aux navigateurs d’optimiser leur trajectoire, notamment pour les Imoca à foils qui doivent particulièrement surveiller les conditions de mer dans cette zone agitée.

Positions complètes de la flotte au 28 novembre à 15h00

Les écarts se creusent progressivement sur l’ensemble de la flotte, offrant un panorama saisissant des différentes stratégies adoptées. Charlie Dalin, à la barre de Macif Santé Prévoyance, maintient sa position de leader, talonné par un Sébastien Simon particulièrement incisif sur Groupe Dubreuil.

Position Skipper Bateau Écart/Premier
1 Charlie Dalin Macif Santé Prévoyance
2 Sébastien Simon Groupe Dubreuil 17,26 nm
3 Thomas Ruyant Vulnerable 42,5 nm
4 Yoann Richomme Paprec Arkéa 65,3 nm
5 Jérémie Beyou Charal 89,7 nm
6 Nicolas Lunven Holcim-PRB 95,2 nm

Plus loin dans la flotte, Sam Goodchild accuse un retard de 200 milles nautiques, tandis que le trio composé de Yannick Bestaven, Paul Meilhat et Samantha Davies navigue groupé. L’écart total entre la tête et la queue de flotte atteint désormais 5835,43 kilomètres, témoignant de l’étirement progressif du peloton dans ces conditions musclées de l’Atlantique Sud.

Premier grand cap en vue pour les leaders

À l’approche du mythique cap de Bonne-Espérance, la flotte de tête s’apprête à franchir la première marque cardinale de ce tour du monde. Ce passage constituera une étape cruciale de la course, exigeant une navigation méticuleuse pour respecter la zone d’exclusion antarctique, tout en gérant les conditions météorologiques capricieuses caractéristiques de cette région.

La course comme témoin des changements climatiques

Les navigateurs du Vendée Globe endossent désormais un double rôle : celui de compétiteur et de sentinelle des océans. Cette édition 2024 marque un tournant dans l’histoire de la course, transformant chaque participant en observateur privilégié des mutations océaniques. Les données collectées autour de l’Antarctique revêtent une importance capitale pour la communauté scientifique.

Des marins au service de la science polaire

Les skippers embarquent des équipements sophistiqués permettant de mesurer la température, la salinité et le taux de CO2 des eaux australes. Ces relevés, effectués dans des zones rarement accessibles aux navires scientifiques, enrichissent les bases de données océanographiques. Les observations des changements de comportement des albatros et des conditions de glace contribuent également à la compréhension des bouleversements écosystémiques autour du continent blanc.

Une mobilisation collective pour les océans

La sensibilisation commence dès le village départ des Sables-d’Olonne, où la commission mobilité a instauré des initiatives écologiques novatrices. Les skippers deviennent des ambassadeurs de la préservation océanique, partageant leurs observations via des communications quotidiennes. Cette démarche transforme la course en véritable plateforme de sensibilisation environnementale, rappelant que les océans constituent notre premier rempart face aux dérèglements climatiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *