L’utilisation des ancres lors des sorties de pêche en mer influence directement la santé des fonds marins et la biodiversité qu’ils abritent. Choisir le type d’ancre adapté au substrat, qu’il s’agisse de sable, de roche ou de corail, est déterminant pour limiter les dégâts physiques sur les habitats benthiques sensibles. Au-delà du matériel, les techniques de mouillage, comme l’emploi de deux ancres ou le choix précis de la longueur de ligne, permettent de réduire l’impact des déplacements et frottements sur les fonds. Nous verrons également comment les ancrages répétitifs compromettent la résilience écologique des zones fragiles et les solutions durables que représentent les amarrages fixes. Enfin, la sensibilisation et le respect de la réglementation jouent un rôle clé pour une pratique plus écologique de la pêche en mer.
Choix des types d’ancres selon le fond marin pour limiter les impacts écologiques
Pour préserver nos fonds marins tout en garantissant une bonne tenue à l’ancre, il est essentiel d’adapter le type d’ancre au substrat rencontré. Les fonds sableux, vaseux, rocheux ou coralliens ne réagissent pas de la même façon à l’ancrage : utiliser la bonne ancre dès la mise à l’eau réduit considérablement la dégradation des fonds et protège la biodiversité locale.
Types d’ancres adaptées aux fonds
Les ancres temporaires, telles que les ancres classiques, plates ou charrues, conviennent pour des arrêts de courte durée sur des fonds plus souples (sable, vase). Pour les amarrages durables, l’usage d’ancres permanentes est privilégié : les ancres champignon, hélicoïdales ou corps-morts assurent une fixation solide avec un impact moindre.
L’efficacité des ancres-vis hélicoïdales
Installées manuellement ou par plongeur dans les fonds sableux, les ancres-vis hélicoïdales pénètrent profondément sans remuer excessivement le substrat. Cette méthode assure une tenue fiable tout en limitant la perturbation au strict minimum, bénéfique aux habitats fragiles.
Solutions pour fonds rocheux fragiles
Dans les zones rocheuses, l’ancrage passe souvent par des chevilles insérées dans le substrat ou des blocs lourds posés statiquement. Cette technique évite le raclage et l’arrachement du sol marin, diminuant ainsi les dégâts aux habitats benthiques sensibles. En revanche, les ancres non adaptées aggravent les dommages en arrachant physiquement des organismes et substrats essentiels.
Techniques de mouillage réduisant l’impact des ancres sur les habitats marins
Au-delà du choix de l’ancre, la manière dont on mouille joue un rôle fondamental dans la protection des fonds. Certaines méthodes limitent significativement l’abrasion et le déplacement des sédiments, facteurs clés de dégradation des habitats marins.
Mouillage double et estampage
Placer deux ancres en angles opposés ou pratiquer le mouillage en estampage (avec une ancre à l’avant et une à l’arrière) restreint le rayon d’évitage du bateau. Résultat : le navire reste stable sans rayer ou racler la surface sous-marine, ménagant ainsi les organismes benthiques fragiles.
Gestion de la longueur de ligne d’ancre
En appliquant la règle de 3 à 7 fois la profondeur pour la longueur de la ligne d’ancre, on évite que le bateau ne tire excessivement ou dérive, ce qui minimiserait la perturbation répétée du fond par l’ancre. Cette précaution est simple mais très efficace pour limiter les dommages.
Alternatives écologiques au mouillage classique
L’utilisation d’ancres flottantes, de systèmes de positionnement dynamique ou d’amarres fixes contribue à protéger les substrats en évitant tout contact direct ou déplacement de l’ancre. Ces techniques favorisent une pêche plus responsable, compatible avec la conservation des milieux.
Cartographie écologique et pose stratégique
Choisir son site de mouillage en fonction d’une cartographie fine des zones sensibles, comme les herbiers ou récifs coralliens, permet d’éviter les habitats vulnérables. Cette organisation préalable est une clé pour réduire l’impact des ancres et préserver durablement la biodiversité marine.
Impact des ancrages répétitifs sur les substrats fragiles et la biodiversité marine
Les ancrages répétés sur des substrats sensibles entraînent des conséquences écologiques lourdes. Récifs coralliens, herbiers de zostères et zones de frai voient leur intégrité compromise à cause du raclage et de la remise en suspension des sédiments provoqués par les ancres.
Ce phénomène engendre une perte d’habitat essentielle pour de nombreuses espèces, modifie les structures benthiques et détériore la qualité environnementale. La diminution de la résilience écologique des zones côtières affaiblit la biodiversité et compromet la productivité des stocks halieutiques exploités par les pêcheurs.
En accumulant ces impacts, les ancrages non maîtrisés fragilisent durablement l’écosystème, augmentant les risques d’appauvrissement et d’érosion biologique. Limiter l’utilisation d’ancres dans ces zones critiques est donc indispensable pour maintenir leurs fonctions écologiques vitale au bon équilibre du milieu marin.

Avantages des amarrages permanents et bouées d’amarrage pour la protection des fonds marins
Pour pallier les effets destructeurs des mouillages traditionnels, les amarrages permanents s’imposent comme une solution écologique efficace. Ils reposent sur des dispositifs robustes et stables tels que les ancres-vis, blocs de béton ou chevilles fixées dans les fonds, minimisant la perturbation lors des arrêts répétés en mer.
Préservation par les bouées d’amarrage
L’usage de bouées d’amarrage, attachées à ces points fixes, supprime totalement le besoin d’utiliser une ancre sur place. Cette pratique protège avec succès les herbiers, récifs et autres habitats délicats, empêchant l’arrachement de la végétation marine et la suspension des sédiments.
Vers une pêche en mer durable
Ces systèmes garantissent non seulement la sécurité du navire mais aussi la pérennité de l’environnement maritime. Par exemple, les dispositifs de concentration du poisson ancrés (DCPa) combinent blocs en béton et matériaux organiques, alliant robustesse et respect de l’écosystème dans des approches innovantes d’amarrage fixe.
Sensibilisation et réglementation pour une pratique écologique des ancres en pêche en mer
La prise de conscience des pêcheurs joue un rôle déterminant dans l’évolution des pratiques vers une pêche plus respectueuse. La formation ciblée et la sensibilisation à la cartographie écologique, aux zones protégées et aux méthodes d’ancrage permettent d’adopter des comportements responsables.
Respecter rigoureusement la réglementation locale, notamment les interdictions d’ancrage sur les réserves naturelles ou en périodes de reproduction, est fondamental pour préserver les habitats et la biodiversité marine.
- Choisir l’ancre selon le type de fond
- Éviter les zones sensibles ou protégées
- Respecter une longueur de ligne adéquate (3 à 7 fois la profondeur)
- Privilégier les bouées d’amarrage lorsque disponibles
- Limiter la durée et la répétition des mouillages au même endroit
Enfin, une collaboration continue entre autorités, scientifiques et pêcheurs assure un suivi adaptatif des bonnes pratiques, soutenant une exploitation halieutique durable conjuguée au respect de la richesse marine.

Sources
- fr.wikipedia.org – Ancre (mouillage) – https://fr.wikipedia.org/wiki/Ancre_(mouillage)
- fr.wikipedia.org – Impact écologique de la pêche – https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact_%C3%A9cologique_de_la_p%C3%AAche
- mer.gouv.fr – Pêche de loisir en mer – https://www.mer.gouv.fr/peche-de-loisir-en-mer

Dans ses articles, René aborde différents sujets liés à la mer, à la voile et à la culture maritime. Il partage également sa passion pour la photographie et les voyages à travers ses écrits.







