Gérer les interactions avec la faune protégée en mer, comme les dauphins, les oiseaux marins et les tortues, se révèle indispensable face aux multiples menaces anthropiques : captures accidentelles, collisions avec les navires, destruction des habitats et pollution. Pour limiter ces impacts, des dispositifs techniques innovants tels que les exutoires pour tortues ou les hameçons ronds se déploient dans les zones de pêche, tandis que la surveillance renforcée des sites de nidification protège les tortues durant leur cycle vital. La coopération internationale et le suivi scientifique, intégrant balises satellites et technologies avancées, permettent d’affiner les stratégies de conservation à l’échelle globale.
Les principales menaces anthropiques pour dauphins, oiseaux marins et tortues
Les activités humaines en mer engendrent des menaces multiples qui affectent profondément dauphins, oiseaux marins et tortues marines.
Les captures accidentelles dans les pêcheries représentent un danger majeur, provoquant souffrances et mortalité considérable chez ces espèces. Les dauphins, en particulier, sont souvent victimes des filets dérivants ou palangres, tandis que les oiseaux marins peuvent se prendre dans les engins de pêche abandonnés.
Les collisions avec les navires augmentent le risque de blessures sévères voire de décès, impactant surtout les dauphins et les tortues lorsque leurs trajectoires croisent celles des bateaux.
L’aménagement du littoral perturbe les habitats naturels, notamment les plages de ponte des tortues. La circulation de véhicules, la présence d’éclairage artificiel et la modification des dunes fragilisent le cycle naturel de ces reptiles.
Par ailleurs, la pollution plastique, y compris les filets fantômes, piège ou intoxique durablement les tortues et perturbe indirectement les oiseaux marins. Enfin, le braconnage ciblé des tortues, motivé par la recherche de viande ou d’objets exotiques, accentue leur déclin.
Les dispositifs techniques et innovants pour limiter les prises accidentelles chez les tortues marines
Les dispositifs d’exclusion des tortues (TED)
Pour réduire les captures accidentelles dans les filets, les dispositifs d’exclusion des tortues (TED) montrent une efficacité probante. Installés dans les filets crevettiers, ces grilles laissent échapper les tortues avant qu’elles ne se noient, atteignant une réduction de mortalité jusqu’à 97% dans certaines zones comme en Guyane française.
Techniques de pêche adaptées
L’adoption d’hameçons ronds dans la pêche à la ligne contribue également à limiter les prises involontaires de tortues. Ils réduisent d’environ 90% les captures comparés aux hameçons traditionnels en J, en diminuant l’accrochage accidentel.
Projets collaboratifs avec les pêcheurs
Des initiatives comme ARRIBA et PALICA réunissent pêcheurs et chercheurs afin de tester des outils innovants. Ces collaborations favorisent l’émergence de techniques de pêche plus sélectives, conciliant activité économique et conservation.
Outils technologiques pour le suivi des interactions
Le projet Delmogesen, par exemple, déploie drones, caméras embarquées, hydrophones et analyses ADN environnemental pour observer précisément les interactions entre dauphins et pêches. Cette approche aboutit à des solutions ciblées adaptées aux réalités du terrain.
Intégration des technologies dans la gestion
L’utilisation combinée de ces technologies permet une meilleure adaptation des pratiques et une gestion maritime plus respectueuse. Ces outils facilitent les mesures conservatoires en phase avec les opérations des pêcheurs et gestionnaires.
La surveillance renforcée et la protection des sites de nidification des tortues marines
Vulnérabilité des périodes de ponte
Lors de la ponte, les femelles tortues quittent l’eau pour déposer leurs œufs sur les plages. Cette période est critique car les individus sont exposés au braconnage et aux perturbations anthropiques, rendant la surveillance incontournable.
Impacts des perturbations humaines
Des causes comme la circulation automobile, l’éclairage nocturne et les aménagements côtiers empêchent les nouveau-nés de rejoindre la mer. Elles gênent aussi l’excavation des nids et altèrent les substrats essentiels à l’incubation.
Actions terrain pour la protection des nids
Le dégagement des nids, leur déplacement face aux menaces et l’accompagnement des nouveau-nés vers la mer améliorent significativement leur survie, augmentant les chances de 20% environ.
Rôle des acteurs associatifs
Le WWF et d’autres organisations surveillent activement les côtes, sensibilisent les populations locales et instaurent un climat favorable à la protection des habitats. Leur mobilisation contribue à limiter le braconnage sur les sites essentiels.
Coordination internationale
Les tortues marines migrent sur de vastes espaces. La protection efficace de leurs zones de ponte nécessite une coopération transfrontalière, garantissant une continuité dans la sauvegarde des habitats critiques.

L’importance du suivi scientifique et de la coopération internationale dans la gestion durable de la faune marine protégée
Le suivi scientifique repose sur des outils avancés comme les balises satellites fixées sur les tortues, qui capturent les routes migratoires avec une grande précision. Ces données sont cruciales pour identifier les zones à risque et orienter les mesures conservatoires.
Les projets orchestrés par l’Office français de la biodiversité (OFB), tels qu’OBSCAMe+ et Tursmed, œuvrent à un inventaire systématique des captures accidentelles de mammifères marins, notamment des dauphins. Ils fournissent ainsi des données robustes permettant d’adapter les actions de protection au plus près des réalités terrain.
La coordination mondiale s’avère essentielle, car dauphins et tortues traversent souvent plusieurs zones économiques exclusives. Les aires marines protégées transfrontalières et l’harmonisation réglementaire forment un rempart efficace face aux menaces accrues.
Enfin, l’investissement conjoint des communautés scientifiques, institutions, professionnels de la mer et associations assemble les compétences et ressources nécessaires pour une gestion intégrée, souple et réactive.
Un suivi continu, fondé sur des observations de terrain et une implication locale, optimise graduellement les approches de conservation, garantissant une coexistence viable sur le long terme.
Les mesures éducatives, réglementaires et concertées pour favoriser la coexistence entre activités humaines et faune marine protégée
La sensibilisation de tous les acteurs maritimes estime un levier indispensable. Informer pêcheurs, plaisanciers et grand public invite à adopter des comportements respectueux, renforçant la vigilance collective.
- Respecter la réglementation imposant l’usage obligatoire de dispositifs techniques comme les TED et l’utilisation d’hameçons ronds dans certaines zones.
- Participer aux efforts de protection des sites de nidification par le respect des zones interdites et la réduction des disturbances nocturnes.
- Supporter ou intégrer des patrouilles anti-braconnage et promouvoir des alternatives économiques.
- Encourager le dialogue entre gestionnaires, pêcheurs, scientifiques et ONG pour élaborer des pratiques durables conciliant exploitation et préservation.
- Mettre en œuvre des outils de détection acoustique et visuelle, ainsi que des observateurs en mer pour anticiper et éviter collisions et prises accidentelles.
- Favoriser un suivi rigoureux et un ajustement permanent des mesures en fonction des données scientifiques actualisées.
Adopter cette approche concertée assure non seulement la protection immédiate des espèces protégées, mais aussi la préservation durable de la biodiversité marine face aux enjeux croissants.

Sources
- WWF France – Tortues Marines. URL : www.wwf.fr/especes-prioritaires/tortues-marines (consulté le 06/10/2025)
- Office français de la biodiversité (OFB) – Mammifères marins et projets Tursmed, OBSCAMe+. URL : professionnels.ofb.fr/fr/node/1525 (consulté le 06/10/2025)

Je suis Stéphane, un passionné de sports nautiques et de voile. J’ai lancé mon blog a-babord.com afin de partager ma passion pour la voile avec d’autres personnes. J’apprécie également d’autres sports nautiques tels que la planche à voile, le stand up paddle boarding et le kitesurf. J’espère pouvoir inspirer d’autres personnes à se mettre à la voile.







