L’application d’une peinture antisalissure est essentielle pour éviter la corrosion de la coque et empêcher le développement de micro-organismes nuisibles. Dans cet article, nous abordons les différents types de salissures, les différentes peintures antifouling et la manière de les appliquer correctement.
- Il existe trois types de salissures lorsque l’on parle de bateaux : la vase, les algues et les salissures animales.
- Trois types de peintures antifouling peuvent être utilisés pour prévenir la corrosion de la coque d’un bateau : les peintures autonettoyantes, les peintures à matrice dure et les peintures spéciales pour la course.
Certains organismes ont besoin d’adhérer à une surface pour survivre aux étapes de leur processus biologique. L’arrivée du printemps, associée à la hausse des températures, favorise la prolifération de la flore et de la faune marines sous la forme de micro-organismes qui ont besoin de surfaces pour survivre. Les principaux problèmes causés par ces micro-organismes lorsqu’ils adhèrent à la coque d’un bateau sont la perte de vitesse de croisière et l’augmentation de la consommation de carburant. De plus, si la coque est en bois, ils peuvent provoquer des dégâts importants et difficiles à réparer.
Types d’encrassement
Il existe trois principaux types de salissures : la vase, les algues et les salissures animales. L’encrassement par le limon prend la forme de boue et de bactéries microscopiques qui n’adhèrent pas particulièrement à la coque. L’encrassement de type végétal est composé d’algues qui adhèrent parfaitement avec des teintes allant du vert au brun, en passant par le bleu ou le rouge selon la zone de navigation. Les salissures animales peuvent être calcaires (mollusques et tubicules) et non calcaires (éponges et hydroïdes). Cela dépend essentiellement de facteurs tels que la température, le rayonnement solaire, la salinité de l’eau et les nutriments présents dans l’eau. C’est pourquoi les différentes salissures ne se développent pas de la même manière et avec la même intensité.
Il peut arriver que, même à bord d’un même navire, certaines zones soient plus touchées que d’autres en fonction de l’exposition au soleil et des courants dominants dans le port où l’on se trouve. Toutes les eaux navigables sont sujettes à la salissure ; l’intensité de la salissure varie en fonction du lieu, des heures de navigation et de la peinture utilisée.
Peintures antisalissures
Pour combattre et prévenir ce phénomène, il existe des peintures dites anti-salissures (du foulIl s’agit de l’appellation internationale des peintures anti-herbes ou antisalissures qui recouvrent la coque des bateaux devant passer de longues périodes dans l’eau.
Depuis le 1er janvier 2003, l’OMI (Organisation maritime internationale) interdit l’utilisation d’étain, de plomb, de cuivre ou de tout autre contaminant pour produire des peintures. Les pays de l’UE ainsi que le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont membres de cette organisation. De ce fait, les peintures ont perdu une partie de leur efficacité, mais ont fait un grand pas en avant dans la conservation de l’environnement.
Ces peintures contiennent désormais des substances biocides moins contaminantes qui empêchent les organismes animaux et végétaux d’adhérer à la coque. Au contact de l’eau, ces substances sont libérées et forment un halo protecteur autour du périmètre du bateau. La principale différence entre les différents types d’antifouling repose sur la manière dont ces substances sont libérées dans l’espace environnant.
Pour le yachting sportif, il existe principalement trois types de peinture : les peintures autonettoyantes ou autopolissantes, les peintures à matrice dure et les peintures spéciales pour la course. Aucun type de peinture ne peut être considéré comme meilleur ou pire, chacun a des caractéristiques spécifiques qui sont adaptées aux différents programmes de navigation, au port où vous êtes stationné et à la température de l’eau où vous avez l’habitude de naviguer. Nous allons maintenant aborder les deux premières peintures, car les peintures spéciales pour la course font l’objet d’un chapitre à part, sont beaucoup plus chères et incluent du téflon et du graphite dans leur composition, et sont normalement faciles à appliquer par pulvérisation.
Peintures autonettoyantes ou autopolissantes
Les peintures autonettoyantes ou autopolissantes sont les plus modernes et les plus chères du marché et offrent une période de protection plus longue que les autres. Ces peintures consistent en un mélange de résines et de biocides dans une matrice soluble qui se corrode en douceur une fois le biocide libéré, laissant ainsi une surface lisse au contact de l’eau. Un autre avantage de ce type de peinture est que, une fois que les couches de peinture sont réduites par le temps, il n’est pas nécessaire d’enlever minutieusement la couche supérieure pour les applications suivantes. Les peintures autonettoyantes sont parfaites pour les bateaux qui naviguent régulièrement toute l’année et à faible vitesse, comme les voiliers et les petits bateaux à moteur. En revanche, ils ne sont pas recommandés pour les bateaux amarrés dans des zones soumises à de forts courants et pour les bateaux naviguant à grande vitesse : la peinture se détériorerait en très peu de temps, nécessitant une nouvelle application coûteuse.
Peintures à matrice dure
Les peintures à matrice dure se caractérisent par un mélange de résines insolubles et solubles. Dans ce type d’antifouling, les biocides sont libérés à travers le film de la peinture, appelé matrice insoluble et poreuse. La peinture absorbe l’eau tandis que la partie soluble de la résine se désintègre lentement, créant une structure semblable à une éponge rigide remplie d’eau qui dissout les biocides par diffusion, prête à attaquer et à éliminer les salissures. Ce type de peinture présente le grand avantage de pouvoir être stocké à l’air libre jusqu’à trois mois après son application sans perdre ses propriétés. Cependant, l’accumulation de couches d’application peut se produire ; après une saison, il sera nécessaire d’enlever les couches qui se sont accumulées au fil du temps.
Quelle peinture choisir ?
Pour choisir la meilleure peinture, plusieurs facteurs doivent être pris en compte, tels que la vitesse moyenne de navigation, la zone de navigation, la salinité de l’eau et l’intervalle de mise en cale sèche. Certains de ces facteurs sont facilement discernables, tandis que d’autres nécessitent un œil plus expérimenté, auquel cas nous pouvons compter sur des professionnels pour guider notre choix. Jotun est un excellent exemple de ce service. Tout d’abord, des techniciens spécialisés aident le client à évaluer les facteurs décrits ci-dessus dans l’un des points de vente officiels du réseau de distributeurs – présents dans toute l’Italie et dans les principales marinas italiennes – et choisissent ensuite la bonne peinture parmi celles proposées par Jotun. Tous les concessionnaires Jotun sont tenus au courant des derniers développements de la gamme de produits et sont formés professionnellement par le département technique, ce qui garantit une efficacité maximale.
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Comment et quand appliquer la peinture antifouling ?
L’application d’un antifouling est un travail méticuleux et il faut y apporter un soin particulier. Tout d’abord, vous devez poncer la coque et éliminer les micro-organismes présents, en n’oubliant pas de porter des lunettes de protection et un masque buccal, car vous avez affaire à des éléments biocides. Après cette première opération, la coque est nettoyée à l’aide d’un nettoyeur à haute pression pour s’assurer que toute la poussière a été éliminée, puis la coque est jointoyée – couvrant les fissures, les crevasses et les trous – et poncée à nouveau à la main. Enfin, la peinture doit être appliquée uniformément sur l’ensemble du bateau, en veillant à suivre les instructions du fabricant concernant le temps à écouler entre les couches.
La fréquence d’application de l’antifouling varie d’un bateau à l’autre, de l’utilisation qui en est faite et du type d’eaux dans lesquelles il navigue. Normalement, il est recommandé d’appliquer deux couches d’antifouling avant le début de la saison, afin de protéger la coque jusqu’à l’automne, surtout si vous naviguez dans des eaux chaudes ou dans des zones particulièrement sales où la vase a plus de chances de se déposer en peu de temps. Si le bateau est amarré dans des régions plus froides, une seule couche suffira à le protéger au mieux.
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Thierry, rédacteur du blog a-babord.com, est un passionné de voiliers. Dans notre blog, il raconte souvent ses expériences sur l’eau et donne des conseils aux autres navigateurs.