Les 5 types fondamentaux de nœuds maritimes

L’utilisation correcte des cordages est une compétence essentielle de tout marin. Il ne s’agit pas d’un simple passe-temps, mais d’une série de pratiques pour rester immobile au mouillage, pour gérer les manœuvres courantes d’un voilier, pour gréer par mauvais temps, pour réparer, hisser, remonter… Découvrons ensemble quels sont les 5 types de nœuds marins que tout bon marin devrait savoir faire les yeux fermés !

Un vieux dicton indique clairement l’importance de l’utilisation des cordes pour un marin, quelle que soit son origine et les moyens employés : “Petite corde, petit marin”. La référence est, non par hasard, à l’utilisation d’une petite corde pour faire des nœuds, ce qui signifie, par exemple, avoir une petite “barbe” : ce terme est utilisé pour indiquer une partie restante de la corde utilisée pour le nœud, qui, en cas de dénouement du nœud, permet d’éviter un dénouement involontaire, avec les conséquences que cela représenterait.

Dans un sens plus large, “petite ligne, petit marin” pourrait également faire référence à la rareté des lignes de différents diamètres à garder à bord, en plus de celles utilisées pour la manœuvre : lignes de respect, stroppi (petites longueurs de ligne), éléments qui, en cas d’urgence, représentent une ressource précieuse, par exemple pour allonger une ligne d’amarrage, ou pour créer une ligne de vie de secours, pour réparer une voile, pour couper les matériaux sur le pont, pour fixer des composants et des accessoires. Les situations dans lesquelles la présence de lignes de vie et de strops s’avérera précieuse en navigation sont nombreuses, souvent inattendues, mais la différence entre avoir une ligne de vie et ne pas en avoir est importante. Tant que nous y sommes, gardons toujours à bord une réserve de lignes de différents diamètres à utiliser en cas de besoin.

Voyons maintenant comment les utiliser correctement en fonction des situations dans lesquelles nous nous trouverons normalement à bord de notre bateau.

La classification des nœuds marins

Commençons par diviser les nœuds maritimes sur la base de leur classification, dérivée de l’usage spécifique que chacun, appartenant à telle ou telle catégorie, est appelé à remplir.

Tout d’abord, il faut toujours se rappeler qu’en mer, tout nœud doit avoir une caractéristique très importante dont on ne peut faire abstraction : il doit être facile à détacher. Pourquoi ? Chaque nœud doit assurer sa fonction mais en même temps la possibilité d’une récupération rapide d’une manœuvre. L’alternative est de couper une extrémité de la ligne, mais toutes les conditions ne suggèrent pas l’utilisation d’un élément de coupure pour résoudre efficacement une urgence, comme la récupération d’un naufragé inconscient dans des conditions de mer difficiles. Ce qui vient d’être décrit est évidemment une situation extrême, mais même les manœuvres courantes doivent être modifiées rapidement sans provoquer de dommages permanents à l’équipement. Il faut donc se rappeler qu’en plus d’apprendre à faire des nœuds, il faut apprendre à les défaire rapidement. Ce n’est pas un hasard si cela fait partie de l’enseignement du matelotage dans toute école nautique.

Les principales catégories de nœuds maritimes sont les suivantes :

Arrêter les nœuds

Nœuds de jonction

Noeuds d’yeux (gasse)

Raccourcir les nœuds

Noeuds d’enroulement

Ce sont les cinq principales catégories de nœuds maritimes utilisés à bord de tout navire. Ci-dessous, pour chaque catégorie, nous illustrons au moins un nœud parmi ceux considérés comme indispensables à connaître et à pouvoir réaliser avec aisance.

Arrêter les nœuds

Nœud de Savoie Le nœud de Savoie est le plus courant des nœuds d’arrêt et ressemble à un huit. Crédit photo : elbisato.it

Les nœuds d’arrêt sont ceux qui sont attachés à l’extrémité d’une ligne pour l’empêcher de glisser hors des poulies, des chokers, des récifs et autres éléments du gréement courant. Ils sont également utilisés comme nœuds décoratifs, mais c’est une autre histoire. Les plus importants qui entrent dans cette catégorie sont les suivants simple nœud et le Noeud de SavoieLe premier est rarement utilisé à bord, tandis que le second est très courant aux extrémités des écoutes, des drisses et dans toutes les manœuvres visant à sécuriser une prise. En cas de relâchement accidentel, par exemple, la ligne des ailes (fixée par un autre type de nœud que nous verrons plus tard), doit être sécurisée par un nœud de Savoie à son extrémité. La caractéristique du nœud de Savoie, qui est un simple huit, est qu’il est très facile à faire et à défaire, même sous forte tension, ce qui permet une liberté de manœuvre rapide en cas d’urgence. Il se prête à être utilisé sur des lignes de n’importe quel diamètre, notamment les plus grandes. Comme dans de nombreux autres cas, le nœud de Savoie sur les lignes élastiques ne tient pas très bien.

Nœuds d’assemblage

nœud plat marin Le nœud plat est le plus simple de tous les nœuds d’assemblage.
Crédit photo : elbisato.it

Ces nœuds offrent la possibilité d’allonger nos lignes en toute sécurité. Bien que la norme suggère d’utiliser des lignes de même diamètre et ayant les mêmes propriétés afin de donner à la ligne créée des réponses cohérentes en termes de performances, il est également vrai que grâce au plus utilisé de ces nœuds, des lignes de différents diamètres peuvent être jointes. Il faut tenir compte du fait que la capacité de charge de la ligne créée sera toujours celle de la ligne ayant le plus petit diamètre et les plus petites caractéristiques. Parmi ces nœuds, on trouve le noeud platle noeud plat ou nœud de drapeau (le plus couramment utilisé à bord), le nœud de cow-boyle Nœud anglais et le double nœud anglais et ensuite les deux gaz. La particularité de certains de ces nœuds est qu’ils peuvent être “crochetés”, c’est-à-dire qu’ils peuvent être équipés d’une paire torsadée qui forme un œil. Il s’agit notamment du noeud plat crochetéconnu sous le nom de nœud terzaruolo, et la noeud de drapeau ganciato. D’autres nœuds aux caractéristiques différentes ne font pas partie de ceux couramment utilisés dans l’art maritime, principalement parce qu’il s’agit de nœuds qui, une fois noués, sont très difficiles, voire impossibles à défaire, comme le nœud de filet ou de tisserand. De toutes, celle qui nous intéresse le plus est la nœud de drap ou de drapeau.

noeud plat Le nœud d’écoute est utilisé pour joindre deux cordes ensemble.

Le nom du nœud d’écoute ou nœud de drapeau suggère déjà quelles sont ses fonctions les plus courantes : il est utilisé pour les écoutes de voiles et pour hisser le drapeau. Il s’agit d’un nœud dédié aux manœuvres courantes, pour relier les coudes, les haubans et les haubans ou les lignes, se prêtant de manière particulière également à la jonction de deux lignes de diamètres différents (ce n’est pas un hasard s’il est également utilisé pour les hamacs). Ses qualités résident principalement dans le fait qu’il est facile et rapide à faire et à défaire, et dans sa capacité à augmenter sa résistance au fur et à mesure que la tension augmente, ce qui lui permet de ne pas glisser lorsqu’il est sous charge. Bien entendu, même dans ce cas, la tenue maximale est obtenue avec des cordes de même diamètre et de mêmes caractéristiques.

Noeuds d’yeux

arc d'amoureux La gassa d’amante.
Crédit photo : elbisato.it

Ces nœuds, également appelés gazes, sont des boucles fermées généralement réalisées à l’extrémité d’une ligne. Il s’agit de nœuds que l’on fait normalement de ses propres mains et que l’on attache ensuite à des bornes, des poteaux d’amarrage et autres systèmes de retenue. Une fois utilisés, ils restent sur notre ligne, prêts à être utilisés à nouveau. Cela permet de les utiliser rapidement, aussi rapidement que la manœuvre nécessaire pour les libérer des dispositifs de retenue auxquels ils sont fixés. Le nœud d’œil le plus important que ceux qui partent en mer doivent savoir faire les yeux fermés est certainement le gassa d’amante, qui peut aussi être double ou triple selon les applications et la charge qu’il sera appelé à porter. D’autres variantes sont le bout-dehors espagnolle gaz d’amant accroché et le nœud coulant de pêcheur.

Ce nœud est le plus important de l’art maritime car il est le plus utilisé et celui qui peut résoudre la plus grande variété de situations, à condition de disposer d’une ligne appropriée. Certains marins l’utilisent même à la place du nœud d’écoute ou de pavillon. Bien que chaque marin ait ses propres habitudes, il est néanmoins essentiel de connaître et de pouvoir faire ces deux nœuds avec aisance. L’un des avantages du nœud à œil est sa capacité à assurer une excellente tenue, augmentant proportionnellement à la tension à laquelle la ligne est soumise. Il est également facile et rapide à choisir en cas de besoin. Ce nœud se prête à une utilisation avec tout type de ligne, car la tenue et la facilité de dénouement sont garanties même avec des lignes textiles imbibées d’eau.

Nœuds de raccourcissement

nœud de marguerite Le nœud de marguerite est utilisé pour raccourcir une ligne.

Comme mentionné au début, il est bon d’avoir toujours une grande quantité de ligne à bord. Lorsque ceux-ci s’avèrent être trop longs pour la fonction à remplir, une bonne alternative à la coupe franche est le nœud de raccourcissement. Ce type de nœud nautique nous permet de garder intacte une ligne qui, dans toute sa longueur, pourrait être utile à une autre occasion. Parmi les nœuds de cette catégorie, le Nœud de marguerite est certainement le plus courant et le plus important à connaître. Un avantage offert par ce nœud est aussi celui de pouvoir utiliser une partie détériorée de la ligne pour son exécution, puisque celle-ci, bien qu’elle raccourcisse la ligne du câble dans son ensemble, ne sera pas impliquée dans la charge à laquelle elle est soumise pendant l’utilisation.

Noeuds d’enroulement

Passons aux nœuds d’enroulement qui, comme nous le découvrirons, font partie des nœuds les plus utilisés à bord pour gréer du matériel, fixer les ailes aux dragues, donner un tour sur un bollard à terre et bien d’autres choses encore. Le nœud le plus important de cette catégorie est le noeud parlé simple.

Un autre nœud précieux qui ne peut être ignoré par ceux qui ont l’intention de prendre la mer est la noeud de taquetutilisé sur les bollards de notre bateau pour rester amarré, sur les taquets des drisses et parfois des écoutes, et même sur les taquets des tendeurs.

noeud simple parlé Le simple nœud parlé.
Crédit photo : elbisato.it

Dans cet article, nous nous sommes limités à illustrer les cinq types de nœuds marins les plus courants à bord d’un bateau et en cours de navigation, mais l’art maritime regorge d’exigences auxquelles il est possible de répondre en utilisant habilement les cordes. Savoir exécuter correctement ces six nœuds, rapidement et avec aisance, est une compétence indispensable pour tout marin. Vous pouvez vous appuyer sur un bon manuel de navigation pour vous entraîner à manier les cordes ou, si vous avez de la chance, demander à un marin de partager son expérience avec vous. Il ne reculera certainement pas !

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